Soutenance Belen Haza Gomez

Soutenance de Belen Haza Gomez

Jury :

• Tarek Bellaj, Professeur associé, Université de Tunis ; 
• Stéphane Rullac, Professeur des Universités, Haute école de travail social et de la santé Lausanne ;
• Eric Durand-Billaud, PhD, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) ;
• Antoinette Prouteau, Professeure des Universités, Université de Bordeaux ;
• Aurélie Tinland, PhD, Aix-Marseille Université ;
• Claire Vallat-Azouvi, Professeure des Universités, Université Paris 8 - Vincennes Saint-Denis ;
• Claire Jourdan, membre invitée, PhD, CHU de Montpellier. 

Résumé :
De nombreux enfants atteints d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) rencontrent des difficultés dans le fonctionnement social qui affectent leurs relations avec leurs pairs et leur famille. Toutefois, il n’existe pas de consensus quant aux dimensions sociocognitives affectées chez ces enfants et peu d’outils sont disponibles pour les évaluer. Le premier objectif de cette thèse était de réaliser un état des lieux des capacités sociocognitives des enfants et adolescents atteints d’un TDAH au moyen d’une méta-analyse. En rassemblant les données de 142 études uniques, nous avons généré un total de 652 tailles d’effet comparant des enfants et adolescents ayant un TDAH (n = 7983) et des enfants et adolescents au développement typique (n = 8300) dans les domaines de la théorie de l’esprit, de l’empathie, de la reconnaissance des émotions faciales et non faciales ainsi que des compétences sociales au quotidien. Nos résultats indiquent la présence de déficits importants et robustes en théorie de l’esprit, en reconnaissance des émotions faciales et dans les compétences sociales quotidiennes chez les enfants souffrant d’un TDAH. De plus, ils soulignent le besoin de développer des outils pour identifier les enfants qui rencontrent ces difficultés, et ce, afin d’améliorer leur prise en charge. Des travaux antérieurs ont révélé que les enfants souffrant d’un TDAH montrent également, en moyenne, des difficultés à prêter attention et répondre à la direction du regard d’autrui, un processus qui émerge très tôt dans la cognition humaine et qui serait un élément fondateur d’une cognition sociale plus élaborée. Notre deuxième objectif était de développer un outil clinique permettant d’identifier si un enfant donné atteint d’un TDAH suit spontanément les indices sociaux tels que le regard ou le pointage du doigt. Afin de calculer des normes, un étalonnage a été réalisé sur un échantillon de 339 enfants au développement typique, âgés de 6 à 10 ans, en prenant en compte l’âge et le sexe. Nous avons également vérifié la fidélité de l’outil auprès d’un groupe d’enfants supplémentaires, testé à deux reprises espacées de trois semaines. Dans une troisième étude, nous avons testé l’outil auprès de 11 enfants âgés de 6 à 10 ans et diagnostiqués d’un TDAH. Nos résultats préliminaires suggèrent que l’outil est sensible pour détecter des difficultés de suivi du regard auprès de ces enfants. Des inclusions supplémentaires d’enfants souffrant de TDAH seront nécessaires pour tester la sensibilité de l’outil et évaluer sa validité de construit. L’ensemble de notre travail révèle, sur le plan de la recherche, la nécessité de développer des tests de cognition sociale dont les qualités psychométriques sont dûment vérifiées. Sur le plan clinique, il révèle le besoin d’évaluer de façon systématique le fonctionnement social des enfants suspectés de TDAH, et ce, en diversifiant les outils de mesure et les dimensions évaluées.
Mots-clés : TDAH, cognition sociale, suivi des indices sociaux, évaluation neuropsychologique, méta-analyse